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Photo du rédacteurHenitsoa

« CLOSE » ou la porte ouverte à l'amitié masculine et ses fragilités

Après la bouleversante surprise en salles obscures « Girl » en 2018, primée de la « caméra d’or » à Cannes, j’étais impatiente de découvrir le deuxième long métrage « Close », du réalisateur belge trentenaire, Lukas Dhont.


Le film démarre par des murmures puis deux ombres qu’on entrevoit dans un bunker, avant leur échappée belle au milieu de la nature, et que la lumière jaillisse de l’écran avec la joyeuse course folle de deux jeunes garçons au milieu d’un champ de fleurs colorées.


Le décor est planté avec cette douce ambiance animée par les jeux et rires de l’enfance : plaisir certain de Léo et Rémi, 13 ans, de partager du temps ensemble, de sprinter plein sourire à vélo, de refaire le monde en dormant ensemble régulièrement, en agissant comme des frères très affectueux naturellement l’un envers l’autre. De plus l'intégration de Léo dans la famille de Rémi, au coeur des repas familiaux chaleureux où chaque membre se taquine naturellement contribue à accentuer l'intensité de cette jolie relation.


Et puis, vient le temps de l’entrée au collège, où brusquement cette forte amitié masculine, et son flot de gestes tendres (tête déposée sur l’épaule, sourires complices, corps qui se frôlent lors des siestes sous le soleil) est chamboulée dans la cour de récré par le jugement des autres : « Est-ce que je peux poser une question ? Est-ce que vous êtes ensemble ? » « Non, on est pas en couple ! on est meilleur ami ++ et même quasiment frère » « Peut-être que vous assumez pas ! ».


Ainsi, après les premières minutes parfumées des joies partagées de l’enfance et d’instants d’insouciance, notre regard est saisi par la complicité fusionnelle et sensuelle de Léo et Rémi qui vole progressivement en éclat jusqu'à un drame (im)prévisible. En effet, au fil de leur nouveau quotidien scolaire, le poids des rumeurs, l’ombre des interrogations existentielles de l’adolescence, l’intensité des silences, et l’ampleur des non-dits…creusent irrémédiablement la distance entre eux ; laissant l’un des deux compères, pétri d’incompréhensions de ce changement « brutal » de comportement avec l’éloignement de son meilleur ami.


Dans son nouveau film, Grand Prix du Festival de Cannes en mai 2022, une fois encore intense et bouleversant, Lukas Dhont aborde tout en délicatesse le passage entre l’enfance et l’adolescence et, notamment la fragilité de l’amitié masculine confrontée aux préjugés de la société. « Close » représentera la Belgique aux prochains Oscars 2023.



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