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Photo du rédacteurHenitsoa

Immersions étourdissantes et bouleversantes en salles !

Quel bonheur de retrouver le chemin des salles obscures après une pause estivale à Montréal et de se retrouver le coeur en bandoulière, suspendu à des histoires et personnages particulièrement touchants, et les yeux brillants d'émotions intenses, entre larmes vives et /ou rires contagieux...

Après avoir eu un énorme coup de cœur en automne 2021 pour le film « les intranquilles » avec Damien Bonnard, il me tardait de découvrir sa nouvelle interprétation dans « le sixième enfant », film primé au festival francophone d’Angoulême (prix du meilleur scénario, prix de la meilleure actrice ex-aequo attribué à Judith Chemla et Sara Giraudeau, prix du public et de la musique).


Et, une fois encore, dans un registre différent, « Le sixième enfant » est une histoire d’amour puissante à portée de regard. Premier long métrage du trentenaire Léopold Legrand, dédié « à ses mamans », et inspiré du roman d’Alain Jaspard « Pleurer des rivières », ce film nous embarque dans la Rencontre de deux couples réunis autour d’un échange impensable…


Julien et Anna (Benjamin Laverhne et Sara Giraudeau), jeune couple d’avocats, éprouvé par l’impossibilité de créer une famille malgré de nombreuses tentatives des années durant, rencontrent Franck et Mériem (Damien Bonnard et Judith Chemla), un couple de gens du voyage, parents d’une famille nombreuse qui vont être confrontés dans leur vie très précaire à la naissance d’un sixième enfant.


On rentre ainsi dès les premières minutes, dans l’intimité de ces personnages éprouvés, tant par la douleur vive d’un désir de maternité inassouvi, que par l’impuissance de subvenir correctement à la naissance d’un sixième enfant en parallèle et le choix d’y renoncer.


Deux trajectoires de femmes se dessinent à l’écran avec cette envie folle de donner un bel avenir à cet enfant, en décidant d’un échange improbable, passible de lourde amende et d’emprisonnement…entraînant dans leur aventure insensée, leurs maris désarmés : « Vous, vous arrivez pas à en avoir ; c’est mal foutu, quoi » « on pourrait peut-être s’arranger » ; « on s’est juste dit qu’avec vous, l’enfant il sera bien »...


Quelle joyeuse et bouleversante escale en salle obscure ce week-end, lors de la projection du quatrième film de Louis Garrel « L’innocent », diffusé et acclamé en avant-première à la soirée du 75ème anniversaire du festival de Cannes hors compétition officielle.


Emotion particulière de voir son travail de réalisateur/scénariste, après l’avoir beaucoup apprécié et découvert comme acteur dans la comédie musicale de Christophe Honoré « Les chansons d’amour » en 2007.


Entre (sou)rires, pointes d’actions, filatures burlesques, et larmes de vives émotions, ce film tout en originalité nous bouscule et nous fait un bien fou ! Il mêle différents genres à l’écran et nous émerveille, entre le polar familial, la comédie romantique, une histoire de braquage et beaucoup d’humour autour de quatre personnages aussi vulnérables que maladroits et captivants, les uns que les autres.


« L’innocent » raconte les tribulations d’Abel (Louis Garrel), de nature anxieuse et mélancolique avec sa meilleure amie Clémence (Noémie Merlant), après le mariage saugrenu en prison, de sa mère Sylvie (Anouk Grinberg), actrice fantaisiste et solaire, avec Michel (Roschdy Zem) . Michel est un charmant détenu, fou d’amour pour sa mère, qu'elle a rencontré à un atelier théâtre animé derrière les barreaux.


En effet, Abel voit d’un très mauvais œil cette union qu’il considère farfelue, et craint que son nouveau beau-père fasse du mal à sa mère en replongeant rapidement dans des casses ou des affaires illégales.


Louis Garrel, évoque souvent en interview, que dans son enfance, il n’a pas pu assister, mineur au mariage de sa mère avec un prisonnier rencontré en animant pendant quelques temps des ateliers théâtre dans le milieu carcéral. Et, ce film démarre dans un rythme trépidant avec Sylvie embarquant son fils Abel, dans une folle virée en voiture, à l’insu de son plein gré…


Le film nous happe dès les premières secondes, au cœur d’une ambiance tendue et décapante et donne le ton savoureux et fantasque d’une histoire intrigante, parfois hilarante et surprenante jusqu’au bout, et des diverses relations qui se tissent ou se transforment entre les personnages. Louis Garrel jongle avec différents registres et nous régale d'un souffle de liberté et d’inventivité rafraîchissant…


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