L’école du bout du monde du réalisateur bouthanais Pawo Choyning Dorji est un film bouleversant, qui se déroule à Lunana, dans un petit village à plus de 3000 m dans l’Himalaya, qu’on finit par atteindre après plusieurs jours de marche. Y vivent une cinquantaine de personnes dont une dizaine d’enfants en âge d’aller en école primaire.
Le film démarre par la rencontre du personnage principal, Ugyen, jeune homme habité par la paresse que sa grand-mère après moults tentatives a du mal à faire sortir du lit. Ayant effectué 4 années sur 5 d’un cursus pour devenir enseignant, le temps passant, il aspire à d’autres horizons. Il rêve à présent d’une carrière musicale en Australie, et traîne des pieds pour finir sa dernière année.
Il sera pourtant contraint par les institutions à se rendre à Lunana, un village reculé dans les hauteurs, pour occuper le poste d’instituteur car tout Bouthanais où qu'il soit, a le droit de s’instruire pour grandir et s’épanouir.
On assiste donc au périple suite à un long trek, d’un jeune citadin, centré sur lui-même, peu motivé vers sa nouvelle mission, à enseigner dans l’école du bout du monde, perché dans un lieu isolé loin de toute modernité.
On partage avec lui cette mutation, ressentie d’abord comme une énorme injustice, à la merci des conditions rudes de vie où l’énergie solaire conditionne les appareils qui le rattachent à son quotidien d’avant (privation de fait du téléphone et de son lecteur MP3), où la météo très fraîche perturbe le sommeil, où les toilettes se trouvent à l'extérieur.
Outre la beauté des paysages environnants, on est touché par les regards plein de reconnaissance des jeunes enfants qui ont soif de connaissance, par la solidarité entre les villageois, qui savent vivre au rythme des saisons. Ugyen va apprendre plus sur la valeur de son métier auprès de ces enfants qu’au cours de sa longue formation.
Face à l’absence de moyens matériels dans une vieille étable où il fait la classe, il va faire preuve d’inventivité pour dispenser ses leçons. L’école du bout du monde va participer à sa métamorphose existentielle en le confrontant à des choses simples de la vie.
Le Bouthan est connu comme le pays du Bonheur national Brut, a décroché une première nomination historique aux Oscars avec ce merveilleux film véhiculant des messages forts sur la générosité, sur le respect de la nature, sur les valeurs du partage et de solidarité. Les interprètes du film étaient en majorité des habitant(e)s de Lunana.
Courez en salle pour découvrir cette pépite !
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