J’ai découvert Pedro Correa, en l’entendant se raconter un peu dans le podcast « pourquoi pas moi », qui invite à écouter sa petite voix à travers des témoignages de parcours variés de personnes qui ont osé sauter le pas pour vivre pleinement, pour vibrer qui ils sont vraiment.
Puis la curiosité m’a conduite naturellement vers son discours de décembre 2019, devenu viral à l’université de Louvain (Belgique) pour la remise de diplômes de futurs ingénieurs, dans lequel sur la base de statistiques, il partageait le constat d’une société du travail « malade » (fatigue, burn out, dépressions,…) et à travers son expérience, encourageait les jeunes à s’écouter en tout premier et à utiliser leurs savoirs et compétences autour de valeurs comme la joie, la solidarité, le sens, le bien être car le monde a besoin de gens heureux.
Dans son livre « Matins clairs » publié aux éditions de l’Iconoclaste, Pedro Correa évoque le parcours mouvementé de son changement de vie, en passant d’une situation de réussite conforme aux normes (brillante carrière d'ingénieur propriétaire de biens multiples), en suivant la voie tracée par la volonté de ses aînés, par les injonctions extérieures telles que les voix des professeurs, les visions de la société, à une vie autour de sa passion pour l'art, en tant que photographe indépendant.
L'auteur raconte qu’à l’aube de ses 30 ans, la mort brutale de son père lui a fait prendre conscience de sa finitude, et de la nécessité de s’interroger sur son propre bonheur en cherchant quotidiennement à savoir « qu’est ce qui me rend réellement heureux ? ». Ce livre lui a donc permis de relater son long cheminement pavé d’appréhensions et de questionnements pour explorer son projet de cœur, et le construire à petits pas à l’écoute de sa petite voix intérieure.
Des mots qui invitent à une introspection profonde réveillant le brasier des envies motrices, longtemps ensevelies sous les gravats de croyances limitantes, de manque d’audace et de confiance en soi, et autres œillères qui obstruent le Regard…pour ouvrir le champ des possibles et accueillir l’instant présent en étant plus authentique.
Des mots qui témoignent de l’importance de s’accorder du temps pour les choses qui comptent vraiment, pour faire de son mieux pour créer son bonheur en « écoutant la voix qui nous anime, qui nous relie et qui nous dépasse » car « c’est l’action qui brise la peur ».
Des mots inspirants pour éviter d’accumuler « les regrets à retardement » à regarder sa vie défiler dans les rails sans oser déployer sa créativité et se détacher du regard des autres ou de croyances limitantes paralysantes…en prenant le temps d’être attentif à la voix du cœur qui prend aux tripes !
En parlant de créativité, Kae Tempest (grande voix anglophone du « spoken word » ou « mot parlé »), en fait l’éloge dans son recueil « Connexion » publié aux Editions de l’Olivier, en y décrivant comment son art l’a sauvé de l’abîme de ses addictions (drogue, alcool, mal-être,…) en permettant d’apprendre à se connaître en profondeur et de tisser un lien avec l’autre.
Cette connexion n’est pas toujours immédiate et constante, mais elle se produit de temps en temps, lors de la rencontre entre le public et l’artiste sur scène, quand chacun est transporté par une énergie réciproque et un sentiment de présence, qui vibrent et s’amplifient dans l’instant. En effet, se rapprocher des autres implique de se rapprocher de soi en lâchant prise, et de cultiver l'empathie en étant pleinement attentif et curieux à la vie environnante.
La créativité est un processus de « réanimation sensorielle » et encourage à la connexion, car à travers la musique, le théâtre ou autres évènements où se partagent les émotions, se produit une écoute, une ouverture à l’autre et aux résonnances, qui créent un dialogue. Kae Tempest souligne que « pour que les mots soient porteurs de sens, il faut qu’ils soient lus » afin de relier les uns aux autres.
Je t’invite à ton tour à prendre le temps d’écouter ta voix intérieure, à être attentif à ce qui t'entoure et à cultiver des liens nourrissants.
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